Les supports de culture - Terreaux - Substrats

Les supports de culture sont définis comme des matériaux, autres que le sol in-situ, dans lesquels les plantes sont cultivées. Couramment, ce sont plutôt les termes « terreau » pour le grand public, ou « substrat », pour les professionnels, qui sont utilisés. Le terme le plus employé, « terreau » est très imprécis et utilisé pour nommer des produits bien différents. Pour le jardinier, c’est souvent ce qui est noir et ressemble à la terre.

En fonction de l’utilisation qui en est faite, on peut préciser le contenu du mot :

  • Quand le terreau est utilisé comme support pour cultiver les plantes dans des contenants, c’est la fonction « support de culture » au sens strict.
  • Parfois, il est mélangé au sol en place pour en améliorer les propriétés, c’est en fait la fonction « amendement ».
  • Parfois aussi il est incorporé au sol, pour apporter aux plantes des éléments nutritifs, c’est la fonction « engrais ».

Les caractéristiques essentielles d’un support de culture

Les caractéristiques essentielles d’un support de culture sont :

  • La porosité : capacité de contenir de l’air et donc de l’oxygène, indispensable aux racines
  • La capacité de rétention en eau : Plus elle est élevée, moins les arrosages devront être fréquents
  • La stabilité dans le temps : le terreau ne doit pas se tasser ni se dégrader au cours de la culture
  • La capacité à apporter aux plantes les éléments nutritifs qui leurs sont nécessaires. Pour assurer cette fonction, la plupart des supports de culture sont additionnés d’un engrais.
  • L’innocuité : absence de toxicité pour les plantes, absence de pathogènes (insectes, champignons) et de graines de mauvaises herbes

Les principaux matériaux

Les terreaux proposés aux utilisateurs sont généralement des mélanges de plusieurs matériaux, aux propriétés complémentaires :

  • Tourbes : c’est un matériau issu de la décomposition de débris végétaux, en milieu humide et pauvre en oxygène. Les tourbes exploitées sont âgées de 1 000 à 10 000 ans. Les tourbières couvrent environ 3 % de la surface du globe, soit environ 4 millions de km², situés en majorité dans les régions froides. En Europe, environ 0,4 % de la surface des tourbières est exploitée pour en extraire la tourbe utilisée dans les supports de culture. Selon le type de végétaux d’origine et l’âge du dépôt, on distingue différents types de tourbes :
    • Les tourbes blondes de sphaigne : issues de la transformation des sphaignes (mousses qui poussent à la surface des zones humides). Elles se caractérisent par leur importante porosité et leur capacité élevée de rétention en eau. Elles proviennent généralement des Pays Baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie, d’Irlande, de Finlande.
    • Les tourbes noires : issues de la décomposition de sphaigne. Elles se caractérisent par leur bonne capacité de rétention en eau.
    • Les tourbes brunes, issues de carex, extraites de tourbières françaises.
  • Écorces : ce sont en général des écorces de pin maritime, qui proviennent en majorité du massif forestier landais, ou des écorces d’autres résineux, autres pins ou épicéas. Les écorces se caractérisent par leur bonne porosité, mais ont une faible capacité de rétention d’eau. Elles sont généralement compostées avant d’être incorporées aux terreaux.

 

  • Composts verts : issus de la valorisation, par compostage, de végétaux (tailles, tontes, sous-produits végétaux…). En plus de la capacité de rétention en eau, ils apportent des éléments nutritifs utiles aux plantes.
  • Fibres de coco : issues de l’enveloppe des noix de coco. Elle possède une bonne porosité et une bonne stabilité dans le temps.
  • Fibres de bois : issues de la trituration de plaquettes de bois de résineux. Matériau très fibreux, elle possède une grande capacité d’aération et de drainage.
  • Perlite : issue du traitement à la chaleur de sable volcanique. La perlite, qui possède une grande capacité de rétention d’air est souvent utilisée dans des mélanges spéciaux pour semis.
  • Pouzzolane (roche volcanique), argile expansée, etc. procurent au terreau une aération et un drainage complémentaires.
  • Laine minérale : support de culture pré-formé issu du traitement à la chaleur de roches basaltiques (d’origine volcanique). Le laine de roche possède des caractéristiques hydriques, sanitaires et physiques qui permettent sont utilisation en cultures spécialisées hors-sol de légumes et de fleurs.
  • Additifs : notamment hydro rétenteurs pour améliorer la capacité de rétention en eau.
  • Engrais : différents engrais, organiques ou minéraux, parfois à effet libération progressive, sont souvent ajoutés aux supports de culture lors de la fabrication. Ils permettent aux plantes de trouver les éléments nutritifs qui leurs sont nécessaires, pour une durée limitée, fonction du type d’engrais.

Comment reconnaître un bon terreau

Comment reconnaître un bon terreau ? Différents signes de qualité permettent de distinguer les produits. La  Charte des supports de culture  est obligatoirement respectée par tous les adhérents du syndicat. Chaque année, les fabricants sont audités par des laboratoires indépendants sur leur site de production, pour contrôler le respect du volume conditionné, le respect des critères de qualité et le respect des critères d’innocuité et d’efficacité.

Charte des supports de culture - Logo

 

La marque NF142 est une certification volontaire dont bénéficient certains adhérents, qui couvre les supports de culture et les écorces pour le paillage.
Ecolabel : référentiel de certification européen, qui garantit que la majeure partie des matériaux sont issus du recyclage.

Les paillages

Ce sont les produits destinés à recouvrir le sol, permettant de limiter le développement des mauvaises herbes et de protéger le sol contre l’évapotranspiration et l’érosion.

Un peu d’histoire…

Un peu d'histoireLes traités du XIXème siècle sur l’agriculture et le jardin traitent déjà en détail de la pratique du paillage, à base de paille de céréales ou de fumier pour protéger certaines cultures du gel. En témoigne cet extrait de la Revue Horticole de 1867 toujours d’actualité.

Ces pratiques se sont maintenues dans les méthodes de jardinage traditionnelles au XXème siècle aussi bien dans les jardins agricoles, ruraux et de ville, y compris dans les parcs paysagers.

Les années 70 ont vu la remise en avant de cette pratique, d’abord aux États-Unis, avec l’utilisation d’écorce de pin américain (Loblolly Pine, Pinus taeda) pour le paillage et aussi pour la fabrication de terreau pour la pépinière. Le concept a été repris en Europe, avec en 1986, la première mise sur le marché français d’écorces de pin maritime (Pinus pinaster), issues de la forêt des Landes, premier massif forestier européen.

Dans les années 2000, les produits de paillages sont montés en puissance, avec d’autres végétaux (chanvre, lin, cacao, plaquettes de bois …), et des minéraux (pouzzolane, schiste …).

Les avantages des paillages

Pour le professionnel comme pour le jardinier amateur, les avantages sont nombreux :

  • Limitation de la pousse des adventices (barrière physique). Les paillages permettent de limiter l’usage des désherbants et participent donc à la réduction globale de l’emploi des produits phytopharmaceutiques.
  • Protection contre le gel et la chaleur.
  • Limitation de l’évaporation et maintien de l’humidité et de la fraîcheur du sol. En maintenant des conditions optimales, les paillages favorisent la vie microbienne des sols.
  • Protection contre le tassement des sols et l’érosion en servant d’écran protecteur contre les précipitations pluviales.
  • Apport de matière organique lors de la dégradation des paillages organiques.
  • Contribue à l’effet décoratif des massifs.

Quel paillage choisir ?

Retrouvez sur les fiches les caractéristiques des principaux paillages :

Quelques conseils pour installer un paillage

  • Commencer par une bonne préparation du sol pour enlever herbes et adventices et avoir un sol propre,
  • Sur sol propre, mettre en place un « bordurage » (sol décaissé ou bordure bois, béton, etc.),
  • Installer le paillage en respectant les épaisseurs préconisées.

Quelques conseils pour installer un paillage

Pour entretenir son paillage :

  • Recharger régulièrement le paillage pour conserver les épaisseurs préconisées.
  • Arracher régulièrement les quelques adventices pouvant être présentes. A noter que, sous le paillage, ces adventices ont un enracinement superficiel et s’arrachent très facilement.
  • La fertilisation peut être effectuée :
    • par arrosage fertilisé,
    • par apport d’engrais chimique sur le paillage, puis arrosage,
    • par apport d’engrais organique sur le paillage, griffage, puis arrosage.
  • Enfouir les paillages organiques en fin de cycle ou avant la mise en place de nouvelles plantations.